
SANTÉ MENTALE AU BURKINA FASO : LES ACTEURS DE LA SOCIÉTÉ CIVILE SE DOTE D’UN CADRE DE CONCERTATION
Ouagadougou, 1er août 2025 — Réunis dans la capitale les 31 juillet et 1er août 2025, les acteurs de la société civile engagés dans la promotion de la santé mentale et la défense des droits des femmes et des filles ont franchi une étape décisive. À l’issue de deux jours de travaux, ils ont adopté une charte de fonctionnement, élu un bureau exécutif et défini les premières actions prioritaires d’un cadre de concertation désormais formalisé. Une avancée majeure dans un pays où la santé mentale demeure un défi de santé publique urgent et souvent négligé.

Cette rencontre stratégique, qui constitue la troisième session du cadre de concertation des acteurs intervenant sur la santé mentale au Burkina Faso, a été portée par l’association Sœurs Pour Sœurs / Tond Laa Taaba (SPS/TLT). Elle s’inscrit dans le cadre de la mise en œuvre des projets Song Paaga, financé par le programme Feminist Opportunities Now (FON), et Yambato, soutenu par The Foundation For A Just Society (FJS).
Une réponse à une urgence sanitaire et sociale
Dans un contexte marqué par l’insécurité, les déplacements massifs de populations et les violences basées sur le genre, la santé mentale s’impose comme une priorité. Les femmes et les filles, particulièrement vulnérables, sont confrontées à des traumatismes multiples, alors que les services spécialisés restent rares, mal répartis et souvent inaccessibles.

« La santé mentale est au cœur de la résilience et de la dignité humaine. Ce cadre de concertation est un levier pour unir nos voix, mutualiser nos ressources et influencer durablement les politiques publiques »
Dr Diane SOME, Psychiatre
Des avancées structurantes
Les participants ont validé la charte de fonctionnement du cadre, élu le bureau exécutif avec SPS/TLT à la présidence et mis en place les instances de gouvernance. Le mode de fonctionnement a été clarifié, et une feuille de route opérationnelle a été adoptée pour guider les premières actions collectives.
Un espace inclusif et apolitique
L’une des décisions phares de cette session a été d’assurer la neutralité du cadre, en excluant toute affiliation politique ou symbolique. Cette orientation vise à favoriser une participation large et représentative, incluant des organisations communautaires, des professionnels de santé, des leaders d’opinion, des médias et des représentants institutionnels.

Un appel à l’engagement des partenaires
En clôture, la Présidente du Conseil d’Administration de SPS/TLT a lancé un appel fort à l’ensemble des parties prenantes :
« La santé mentale ne doit plus être reléguée au second plan. Nous invitons les partenaires techniques, financiers et institutionnels à se joindre à cet effort collectif, afin que chaque citoyen, en particulier les plus vulnérables, ait accès à un accompagnement psychologique de qualité. »
Marie Rose KERE, PCA de SPS/TLT
Ce troisième cadre de concertation marque un tournant historique : pour la première fois, la société civile dispose d’une structure formalisée, inclusive et engagée pour porter la voix de la santé mentale au Burkina Faso. Avec SPS/TLT à la présidence et le soutien des projets Song Paaga et Yambato, les bases sont désormais posées pour une mobilisation coordonnée, durable et porteuse de changement.